Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog


RETROUVER LE NOUVEAU TADORNE SURWWW.FESTIVALIER.NET

20 avril 2007 5 20 /04 /avril /2007 12:16

Willem nous a proposé hier dans le Journal Libération la vision d’électeurs de gauche sur le pays de Ségolène Royal. Beau pays…Ce sera ma France.

Ce sera ma France, dirigée par une femme, portée par une vision ouverte sur l’Europe.

Ce sera ma France, redevenue ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : un pays qui replace l’humain au cœur de tout.

Ce sera ma France dirigée par une femme issue du désir des Français et non crée par l’appareil d’un parti verrouillé par une approche masculine du pouvoir.

Ce sera ma France, métissée, reliée, où l’enfant fera l’objet de toutes les attentions et tous les projets éducatifs transversaux.

Ce sera ma France, pays des créateurs de toutes sortes où le Web 2.0 est le support de nouveaux liens sociaux.

Ce sera ma France, celle qui protège, sécurise, ouvre les possibles.

Ce sera ma France, celle qui met en réseau les expériences innovantes en Europe.

Ce sera ma France, celle des femmes, accompagnées par des hommes ouverts à la complexité.

Ce sera ma France, dansante, à l’image du pays d’Anne Teresa De Keersmaeker.

Ce sera ma France celle où les artistes sont les éclaireurs de notre terre patrie.

Partager cet article
Repost0
1 avril 2007 7 01 /04 /avril /2007 21:25


Frédéric Martel, journaliste à France Culture, expose pour le Tadorne la difficulté de la culture en Europe à s'extraire des carcans nationaux pour s'exprimer dans sa diversité. La culture américaine se retrouve alors par défaut le trait d'union entre les cultures européennes. Dans le contexte des présidentielles, le journaliste se prononce également sur les propositions de Ségolène Royal en matière culturelle.

Au micro de Peggy Corlin, l'entretien démarre sur une citation de Jean Monnet, l'un des pères fondateurs de l'Europe...
Pour écouter l'entretien sur cette page, il faut le navigateur alternatif Mozilla. Pour les irréductibles d'Internet Explorer, cliquer ici)



 

 

Partager cet article
Repost0
17 mars 2007 6 17 /03 /mars /2007 21:51

La culture arrive donc à petits pas dans la campagne. Après l’interview de Ségolène Royal dans les Inrocks, c’est au tour d’ARTE d’interviewer les candidats dans le « Journal de la culture ». François Bayrou ouvre le bal. Fatigué et sans beaucoup d’inspiration, nous avons droit à quinze minutes assez ennuyeuses. L’homme aime l’écriture et nous rappelle qu’il a écrit sur Henri IV, car il "n'a pas assez d’imagination pour inventer lui-même des histoires ». Cela a le mérite d’être clair ! Pour ne pas faire oublier qu’il est anti système, il se déclare hostile au comité de soutien composé d’artistes, mais patine un peu pour expliquer le sens de cette position ! Dès le début de l’interview, Bayrou pose toujours le même cadre, quelque soit d’ailleurs les émissions : il ramène le sujet à une vision égocentrique pour l’élargir à une approche « extremo – centrique » !

 

L’émission ne nous donne pas le projet culturel global du candidat. Si l’intention est acceptable (« Je veux une culture d’ouverture pour le plus grand nombre »), il reprend à son compte les propositions de Ségolène Royal pour pérenniser le régime des intermittents, pour repositionner l’enseignement artistique au cœur de l’éducation, et pour encourager le patrimoine linguistique de la France. Pour le reste, deux propositions ont retenu mon attention :

 

Une loi programme sur le spectacle vivant. François Bayrou est inquiet du décalage entre les moyens alloués à la production et la diffusion des œuvres. Combien d’entre elles ne sont diffusées qu’une ou deux fois alors qu’elles sont de qualité ? La réponse est à trouver du côté de la décentralisation et dans la recherche de nouveaux publics, mais nous n’en saurons pas plus…

 

La culture doit être au cœur du lien social. Il propose que des jeunes artistes communiquent sur leurs créations lors du service civil qu’il nomme d’ailleurs « service humanitaire » dès qu’il s’articule à la culture. La voilà relayée au rayon des œuvres charitables…

 

L’intervention de François Bayrou se conclut par une proposition (« car tout le monde la fait ») : la TVA à 5,5% pour les biens culturels. Mais il rappelle qu’il « n’aime pas faire des promesses financières en cette période de dette ». Cette phrase sonne comme un couperet: elle nous empêche de nous projeter et de finir sur une note d’ouverture. La politique de Bayrou est sûrement à trouver dans la structure de cette émission : l’homme n’a décidément pas beaucoup d’imagination pour inventer une nouvelle histoire de France.

Partager cet article
Repost0
13 mars 2007 2 13 /03 /mars /2007 21:57


Vendredi 9 mars, je mettais en ligne sur ce blog le magnifique appel de la cinéaste Pascale Ferran lors de la Cérémonie des Césars. La culture a fait ainsi une entrée remarquée dans la campagne sans pour autant que les grands médias interpellent les projets des candidats. Je sentais qu’il se préparait quelque chose, que les mots de Pascale Ferran trouveraient un écho.
Ségolène Royal a donc remis la culture au centre : d’abord lors d’une réunion face à 1000 intellectuels (artistes, juristes, écrivains, philosophe, …) au Gymanse Japy le 11 mars puis dans une longue interview dans les Inrocks de cette semaine. Pour la première fois depuis 1981, une candidate à l’élection présidentielle fait de la culture un projet politique global. Loin d’une vision de la (bonne) culture dictée par le haut, elle préfère la relier au social, à l’économie, à l’éducation. Parmi les mesures symboliques et porteuses de sens, je retiens l’introduction de l’art à l’Éducation Nationale par la rencontre avec les artistes, la refonte du Conseil Economique et social pour y rajouter la culture, l’ouverture du chantier de l’emploi culturel (« après avoir soigné les blessures liées au conflit de l’intemittence »). Elle propose la création d’un Conseil Supérieur des savoirs, des arts et des sciences directement placé auprès du Chef de l’Etat. Toutes les autres propositions visent à décloisonner la culture car pour Ségolène Royal, « l’enjeu n’est plus seulement l’accès illimité, mais le choix éclairé ».
C’est ainsi qu’à la lecture de cette interview, vous aurez la douce sensation d’assister à l’émergence d’une politique culturelle ouverte, créatrice de passerelles inédites et profondément modernes. C’est une femme « affranchie » qui nous la propose. Ce n’est peut-être pas un hasard.

 

 

 

A noter, la création d'un "Carré Culture" sur le site de Désirs d'Avenir.

A lire, l’émouvant compte – rendu de Pierre Bastogne sur la réunion au Gymnase Jappy sur le site Bétapolitique.

A lire l’intégralité de l’interview, sur le site Désirs d’Avenir.

Partager cet article
Repost0
29 août 2006 2 29 /08 /août /2006 21:57

Je ne suis pas content. L’appel ce matin au Théâtre du Jeu de Paume (Aix en Provence) pour renouveler mon abonnement a fini de me convaincre d’écrire sur une politique tarifaire absurde et arbitraire.
La programmation 2006 - 2007 de ces deux théâtres, unis pour le meilleur et souvent pour le pire, ne brille pas par son audace. Malgré tout, j’ai réussi à sélectionner cinq spectacles grand public, mais a priori de qualité :
- « Tragedy » par le Cartoun Sardines Théâtre.
- « Electre » mise en scène par le touchant Philippe Calvario avec Jane Birkin.
- « Quartett », mise en scène par Robert Wilson avec Isabelle Huppert.
- « La veillée des abysses » par James Thiérrée.
- « Dernier caprice » par Joël Jouanneau.

Seulement voilà, ces spectacles ne rentrent pas dans les cases créées arbitrairement par une Direction commerciale qui doit remplir coûte que coûte les salles avec une rentabilité maximum. Pour avoir le ticket gagnant, il faut que vos combinaisons (un spectacle dans le 1er groupe, dans le 2ème, dans le 3ème,…vous suivez ?) soient possibles…Vous croyez avoir gagné ? Pas du tout…encore faut-il qu’il reste des places « abonnement ». À ce petit jeu mesquin et infantilisant, j’ai perdu. Je dois donc téléphoner un mois avant chaque représentation et payer le prix fort (entre 20 et 40 euros).
J’entends déjà ceux qui me rétorquent : « c’est la loi du privé ». Certes, mais cette loi contraint les spectateurs à voir certaines oeuvres (j’en ai fait l’amère expérience l’an dernier avec «Face au mur» d’Hubert Colas assis à côté d’un couple qui n’a pas hésité à pratiquer d'autres jeux beaucoup moins culturels…). Au final, ce public est rarement chaleureux, encore moins mécontent.
Parce que je suis un spectateur exigeant.
Parce que je prends mon temps tout l’été pour croiser les différentes programmations des théâtres de la région.
Parce qu'enrichi par le Festival d’Avignon, je choisis ma programmation en août.
Je n’ai pas la possibilité de m’abonner.
Cette relation au public est détestable. Elle métaphorise l’arbitraire de la case, de la procédure, du quantitatif au mépris du désir de théâtre. Cela tombe du haut vers le bas comme le montre si justement l'affiche...
La société française est décidément prête à être gouvernée par l’arbitraire. Les cases sont prêtes. Il n’y a plus qu’à cocher.

A lire la chronique sur la programmation du Théâtre d'Arles, du Pavillon Noir d'Aix en Provence.

Pour réagir, cliquez ci-dessous sur "ajouter un commentaire". Une fenêtre s'ouvre alors. Tapez votre texte puis recopiez les trois lettres qui vous sont proposées dans la petite case. A bientôt de vous lire.
Pour revenir à la page d'accueil, cliquez ici.

Partager cet article
Repost0
3 octobre 2005 1 03 /10 /octobre /2005 00:00

Ce samedi 1er octobre, je me suis donc exilé pour assister au lancement de la saison 2005 - 2006 de la Scène Nationale de Cavaillon ((dois-je rappeler que j'habite Aix en Provence, "ville culturelle estivale"). Le public est là, nombreux. Je revois avec plaisir Marie - José, en pleine forme, pour un nouveau marathon théâtral! Le Directeur du théâtre (Jean - Michel Gremillet) est sur scène pour nous présenter les moments forts de la saison. Cet exercice est difficile...car comment présenter ce qui est en création? Comment informer sur  l'envers du décor? Finalement, quel sens peut bien avoir ce souci de la transparence si ce n'est de donner l'occasion au Directeur et au Maire de Cavaillon de monter sur scène?! Certes, cette présentation m'a permis de programmer un spectacle que je n'avais pas prévu (Denis Plassard et la 16ème promotion du Centre National des Arts du Cirques, les 18 et 19 octobre...les explications sont prometteuses!) mais ce monologue sans interactivité avec le public a des limites. En effet, quand Serge Valetti (dont la pièce Poeub est programmée le 10 avril) prend la parole pour revenir (son courrier publié par le Nouvel Observateur fin juin 2005 est encore dans toutes les mémoires!) sur l'absence de théâtre dans la cour d'honneur lors du dernier festival d'Avignon, je me sens prisonnier de ce dispositif où l'on ne peut pas intervenir. Inutile d'ailleurs de compter sur M. Gremillet, qui ne trouva rien d'anormal à cette attaque en règle, lui qui fustigeait dernièrement les journalistes "poujadistes" du Figaro, de France Inter et ...du Nouvel Observateur sur leurs critiques envers la programmation audacieuse des Directeurs d'Avignon. Je ressens difficilement l'intervention de Valetti: sa croyance dans un théâtre cantonné seulement au texte m'insupporte (que fait-il du corps, ce langage de l'inconscient). A la fin de cette présentation, je ne me sens pas très bien...Malaise... Celui-ci sera plus fort à l'issue du spectacle de la Chorégraphe Maguy Marin et du musicien Denis Mariotte ("Ca quand même"). C'est un manifeste, un cri de colère de Maguy Marin sur la société de consommation qui positionne la culture comme produit, sur le public qu'il faut sans cesse satisfaire, sur la précarité des artistes que le conflit de 2003 a encore plus fragilisé et enfin sur les institutions qui ne semblent pas jouer le jeu de la création. Le propos est appuyé par une bande son qui déverse des mots sur une musique assourdissante. Maguy Marin et Denis Mariotte se clonent grâce à des photos grandeur nature posées  sur scène qu'un vent balaiera vers la fin du spectacle. Je suis cloué à mon fauteuil tant je ressens la colère de l'artiste. Mais en même temps, je me sens enfermé. On parle à ma place, on me culpabilise d'être ce consommateur si exigeant et l'attaque en règle des institutions me rappelle beaucoup trop les arguments des tenants du "non" au référendum européen. Lors des applaudissements (gênés) du public, Maguy Marin ne trouve rien de mieux que de se justifier ("J'en ai gros sur le coeur") comme pour mieux se faire pardonner...La ficelle est un peu grosse. La culpabilisation n'est décidement pas le monopole de l'UMP! Je quitte Cavaillon quelque peu désabusé...Mais la saison ne fait que commencer. Il y aura bien un créateur qui fera confiance au public pour mieux le rendre compétent.

A lire le bilan du Tadorne sur le festival d'Avignon 2005.
A lire sur le même sujet: Florent Marchet quitte...la scéne nationale de Cavaillon

 

Partager cet article
Repost0
8 juillet 2005 5 08 /07 /juillet /2005 00:00


Le Festival de Marseille a eu l’excellente idée d'organiser le 6 juillet à 18h30 une table ronde sur les Réseaux Européens de Danse en présence de :

 - Jean-Christophe Bonneau, Secrétaire général de l’ONDA.

- Cristiano Carpanini : Directeur de l’Officina ­ Marseille / Danse Bassin Méditerranée

- Frédéric Flamand, Directeur du Ballet National de Marseille.

- Amélie Grand, Directrice des Hivernales d¹Avignon / Réseau Trans Danse Europe ()

 -  Jean-Marc Granet Bouffartigue, Directeur du Département Arts de la Scène de l’AFAA.

Michel Kelemenis, Chorégraphe

- Michel Quéré , Chargé des projets à l’IETM/Informal European Theatre Meeting ()

Apolline Quintrand, Directrice du Festival de Marseille

- Nicole Saïd, Directrice déléguée du Centre Chorégraphique National d¹Aix-en-Provence / D.A.N.C.E.,

- Modérateur : Jean-Luc Bredel, Directeur de la DRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur.

 

Cette table ronde était pour moi l’occasion d’écouter des professionnels d’un autre champ que le social évoquer leurs pratiques de réseau.
J’ai été frappé par la qualité des échanges : de l’écoute, du respect, du consensus (même si l’entrée de l’Education Nationale vers la fin du débat a suscité la polémique !) et une volonté de partager un langage commun. J’ai retrouvé, loin des clichés, les processus du projet européen.
Pour les professionnels de la Danse, les réseaux au niveau européen :
- Ont pour finalité de relier, de créer de la communication entre les artistes afin de faire émerger des projets transdisciplinaires (sortir des clivages entre la Danse classique et la Danse contemporaine).
-  Émanent d’un désir des artistes et non des Institutions ; celles-ci soutenant la démarche.
-  S’appuient sur un groupe de danseurs en formation qui apprennent sur plusieurs sites (Ballet National de Marseille, Centre Chorégraphique National d’Aix en Provence, de Charleroi). La mobilité des stagiaires permet d’appréhender des contextes différents et de faciliter l’expérimentation d’autres formes artistiques.
- Reposent sur une « plate forme », l’IETM,  basée à Bruxelles qui met en lien les artistes, les managers et les programmateurs. L’IETM se définit d’ailleurs comme une « piazza  médiévale avec pour vocation première d’être un lieu de rencontre, d’échange d’informations et d’inspiration ». L’I.E.T.M tend à devenir un réseau des réseaux.
-  Créent des fluides de communication et des projets concrets à l’image de Trans-Danse.
Dans ce contexte européen, comment se positionne la France ? Mal ! Comme le souligne Jean-Marc Granet Bouffartigue de l’A.F.A.A,  la France dispose d’une offre artistique de Danse diversifiée sans équivalent dans le monde. Mais la multiplicité des intervenants institutionnels n’aide pas à diffuser en Europe une vision globale de la Danse française. En outre, plus de 80 compagnies sont recensées en France avec autant d’esthétiques et de stratégies ! Une politique cohérente de marketing s’avère impossible là où les Flamands, les Anglais et les Hollandais excellent ! L’absence d’une culture de réseau chez les managers et les institutions explique en grande partie la faible représentativité de la France dans les grands projets européens. Nous restons encore fortement liées aux logiques verticales qui positionnent l’État comme tout puissant. Les liens avec l’échec de la candidature aux JO de 2012 de Paris n’ont pas manqué !Comme l’a souligné Apolline Quintrand, la mise en réseaux demande du temps et l’aide des petites compagnies dans ce champ complexe est un impératif.
Pour ma part, n’y aurait-il pas pour l’État un rôle de facilitateur à prendre plutôt que de vouloir tout contrôler et finalement passer à côté des logiques horizontales indispensables pour appréhender une société qui se globalise à grande vitesse ?
Je quitte la table ronde conforté dans mes pratiques professionnelles et dans la vision que je me fais de l’accompagnement des réseaux. La culture comme le secteur médico-social jouent les réseaux et souffrent pourtant des rigidités institutionnelles d’un pays qui n’arrive pas à reformer ses processus démocratiques.

Partager cet article
Repost0