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RETROUVER LE NOUVEAU TADORNE SURWWW.FESTIVALIER.NET

29 juillet 2005 5 29 /07 /juillet /2005 00:00

L’idée est séduisante : comment danser le « Désordre » ? (Titre de la pièce de William Petit, chorégraphe installé à Toulon). La plaquette de « Danse à Aix » me donne envie : « L’art de William Petit est fragmenté, heurté, il secoue. C’est un art de mises en relation, de confrontation. Très ouvert… ». Et pour finir de me convaincre TOTALEMENT : William Petit s’associe au Teatr Tanca de Poznan, une des structures de danse les plus courue de Pologne. L’Europe s’invite donc au Festival et je me prépare pour être bousculé (l’habitude d’Avignon, sans doute…)

Il est 22h et je m’assoie…sur une chaise cassée et sale…Décidément, je n’ai pas de chance. Je suis dans la même situation que le spectacle de l’avant-veille. Comment un festival de cette renommé peut-il offrir de telles conditions de confort aux spectateurs ? Le Directeur du Festival apparaît sur scène (il y prend goût manifestement) pour nous présenter le programme de la veille, du lendemain, du sur lendemain. Bref, il attire le chaland comme un VRP ! Ce positionnement a le don de m’agacer car ce n’est pas, me semble-t-il, ce que l’on peut attendre d’un responsable culturel, encore moins dans le cadre d’un Festival…Ce Directeur semble apparemment vouloir exister entre Angelin Preljocaj à Aix et le Festival de Marseille !

Que dire de la pièce de William Petit ? Manifestement, ce garçon a du talent pour mettre en valeur les duos, les solos et pour jouer avec l’espace (l’armature « industrielle » sur le plateau est réussie). Par contre, dès qu’il s’aventure sur les collectifs, la danse se fait approximative, répétitive (n’est pas Josette Baïz qui veut !!). Concernant le message, l’idée du « désordre » chez Petit est tout de même assez…brouillonne. Des passages sonores sur la campagne référendaire en France sont plutôt bienvenus mais à aucun moment Petit ne s’en sert pour appuyer son message chorégraphique. Le non au « non » mimé par les danseurs clôt le spectacle là où il aurait pu le commencer ! Au final, mon cœur a très peu palpité, mon dos est cassé (!!)…et je quitte le Parc Jourdan déçu, attentant la révélation…

Finalement, le festivalier fait un peu désordre dans le consensus « mou » qui semble s’abattre sur le public de « Danse à Aix »
A lire sur le même sujet: le bilan de l'édition 2005 du Festival "Danse à Aix".

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28 juillet 2005 4 28 /07 /juillet /2005 00:00

Avant la prestation de Nathalie Pernette mardi soir,  le Directeur de « Danse à Aix », Patrice Poyet, nous invitait à venir nombreux le lendemain assister au spectacle de Thierry Baë…La démarche pouvait paraître étrange…En fait, il faisait la publicité de son propre spectacle…

 
Il est 19h30 et je me dirige vers le Centre Hospitalier de Montperrin où se produit Thierry Baë pour « Journal d’inquiétude ». J’ai du mal à quitter complètement le Festival d’Avignon. Je ne sors pas indemne de 15 jours de spectacles (je prépare d’ailleurs un écrit à ce sujet) et je me sens fatigué. Arrivé sur le lieu, je ne reconnais pas grand monde mais je trouve tout de même l’occasion d’échanger avec une « festivalière » sur quelques chorégraphes. Ces liens impromptus font du bien; ils m’obligent à échanger sur ma passion du spectacle vivant.

Thierry Baë arrive sur scène ; c’est un homme de 46 ans au beau parcours de danseur (je l’avais remarqué dans « Les Philosophes » de Joseph Nadj en Avignon il y a quelques années). Il a un micro caché dans les cheveux (décidément, les artistes y succombent tous…). Sa voix dicte les mouvements de danse. L’exercice dure (péniblement…) vingt minutes. On saura plus tard qu’il est atteint d’une maladie pulmonaire qui l’empêche de faire de gros efforts.
Un film est projeté par la suite durant 30 minutes (décidément, beaucoup d’artistes succombent à la vidéo cet été !). Outre que l’intérêt artistique laisse à désirer, j’assiste médusé  au processus de création de l’œuvre présentée ce soir ! Tout commence par une rencontre avec Patrice Poyet, Directeur du Festival « Danse à Aix », à qui Baë promet la présence de Mathilde Monnier et de Joseph Nadj dans son prochain spectacle ! Poyet n’en revient pas (l'audimat est assuré!), prêt à signer le contrat. Il s’ensuit  des rencontres ratées avec Nadj, Monnier et d’autres danseurs. C’est le film d’un naufrage annoncé; je me demande si l'on n'est pas tout simplement en train de se moquer de moi (décidément, c’est une posture très en vogue en cet été 2005…Cf. quelques spectacles du Festival d’Avignon). A la fin de la projection du film, nous voyons apparaître sur scène le magnifique Joseph Nadj qui reproduit, sous les indications de Baë, la chorégraphie du départ, la grâce et le talent en plus. Malaise, vous avez dit malaise…J’assiste en direct au suicide professionnel de Baë!
Résumons…Voilà un spectacle chorégraphique où l’on m’impose 30 minutes de film ; où le directeur du Festival est un des acteurs principaux ; où un danseur en fin de carrière se fait voler la vedette par son mentor, valeur sûre pour tout programmateur de Festival (d'ailleurs Nadj sera lui même directeur associé de la prochaine édition du Festival d’Avignon en 2006…La boucle est bouclée).
Il aurait été sûrement plus risqué pour Baë de transmettre à un jeune danseur ; d’éviter dans la dernière partie d'accompagner le geste à la parole (ou inversement!); de nous montrer à travers la danse un processus de création  (et non à partir d’un film). Bref, de proposer une œuvre artistique. Au lieu de cela, j’ai l'étrange sensation de connivence, d’un monde fermé qui se regarde fonctionner (le monde impitoyable de la danse!). Quant au spectateur, il regarde ce joli petit monde avec dépit  et amusement en attendant des jours meilleurs. Décidément, l’édition 2005 de « Danse à Aix » se fait attendre…
Il est 21H30 ; je quitte l’Hôpital de Montperrin un peu déboussolé…Je n’ai pas pu échanger avec ma connaissance « festivalière ». J’ai perdu le lien…


Date à venir:

19 janvier 2006 à Rennes

25 et 26 février à Noisiel.

17 mars à Chalon-sur-Saône.

19 et 20 mai à Strasbourg.


A lire sur le même sujet: le bilan de l'édition 2005 du Festival "Danse à Aix".

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27 juillet 2005 3 27 /07 /juillet /2005 00:00

Le Festival d'Avignon n'est pas fini et "Danse à Aix" commence...Mon amie Peggy est donc l'envoyée spéciale du Tadorne pour nous faire le compte-rendu du spectacle de Robyn Orlin et Vera Mantero! Merci à elle!!

Un signe de plus qui me dit: «  ma poulette, tu DOIS aller en Afrique du sud! ».
Robyn Orlin, chorégraphe d’Afrique du sud, s’associe pour le festival de danse à Aix à la chorégraphe portugaise Vera Mantero, pour un spectacle non spectacle, une création originale et réussie.
"Danse à Aix" nous avait conduit ce soir là à l’hôpital psychiatrique de Montperrin au
3 bis f, un lieu de pratiques artistiques contemporaines installé dans le complexe hospitalier. Sans chercher à promouvoir l’art-thérapie, ce centre vise à mettre en relation patients, personnels, créateurs et amateurs d’art. Nous voici donc à Montperrin, il est 22h, les allées du parc sont désertes, nous nous apprêtons à pénétrer au 3 bis f. Je dois bien admettre que l’endroit génère en moi une petite appréhension, sans doute normale pour l’ancienne étudiante en droit que je suis et qui durant sa première année entendais parfois des cris provenant de cet hôpital, mitoyen de la fac de droit.
Bref, nous rentrons dans le petit pavillon de
3bis f et marchons le long d’un couloir assez étroit où d’anciennes cellules acceuillent une exposition. Dans un coin, Vera est assise, un chignon au milieu du crâne, une robe noire à grand col « boué » et aux aiguilles à tricoter encore enfilées. Elle est encadrée par deux petites pancartes où le titre de la création est écrit en anglais puis en français. « Hey dude...I have talent...I’m just waiting for god... ». « Hey mec, j’ai du talent, je suis juste entrain d’attendre dieu... ». Trois petites web cam’filment Vera et ses deux pancartes. Bonne entrée en matière. Vera surprend le spectateur qui ne la connaît pas encore. J’admets pour ma part avoir eu une petite crainte en la croisant comme ça, l’air hagard et désoeuvré, arpès tout qui me dit que les patients dorment tous à poing fermés ce soir là.
Nous entrons dans la salle, nous sommes une 20aine de spectateurs. Elle arrive, phénoménale, en traînant ses trois caméras sa pelote de laine ainsi que les aiguilles de sa robe non finies, et nous explique que bon, elle comprend rien à ce que Robyn a voulu lui faire faire, il y avait bien le thème du Portugal dans cette création mais bon franchement elle n’en voit pas l’intérêt, et puis le noir aussi, et puis un peu de ci et un peu de ça...c’est bien ça, cette création et une non création au cours de laquelle Vera Mantero exécute certains morceaux de ce que devait être le spectacle tout en nous expliquant avec humour qu’elle n’a rien compris à tout ça. Sa désinvolture nous fait rire, elle se tortille dans sa robe, nous envoûte par ses chants, vient fouiller nos sacs, et devient caméléon au couleur du Portugal. Que de beaux moments! Son corps bouge l’espace de quelques instants, le temps de changer son accoutrement du noir, au vert, et enfin au rouge. Trop peu de danse bien sûr. Mais comment lui en vouloir tant elle nous a fait passer un bon moment!
Celle a qui j’en veux un peu, c’est Robyn Orlin, la chorégraphe absente et pourtant omniprésente aussi bien dans cette création que dans le film qui nous est projeté après le spectacle. Ses interprètes n’ont de cesse de l’interpeler, sans que nous spectateurs ne puissions la voir. Mais qu’elle vienne bon sang! J’ai bien compris que Robyn Orlin voulait nous faire réfléchir sur la relation entre le créateur et son disciple interprète, mais c’est un peu trop et je me demande si la première création ne doit pas plus son mérite à la verve de Vera Mantero qu’au talent de Robyn.

A lire aussi l'article de JD sur le site "Images de danse" et sur "Clochettes".


Vous avez vu ce spectacle? Nous vous invitons à participer au palmarès du blog Scènes 2.0 en votant ici!
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27 juillet 2005 3 27 /07 /juillet /2005 00:00

 

Après le choc d’Avignon, il fallait oser voir « Flûte ! » de la « chorégraphe » Nathalie Pernette à Aix en Provence.

Danser une parodie de « La Flûte enchantée" de Mozart  avec des danseurs de Hip – Hop accompagnés d’un ensemble de « musiciens classiques » (le groupe Télémaque) s’essayant au sample,  est un pari risqué…que Nathalie Pernette relève avec…vulgarité ! Mise en scène affligeante, chorégraphie pauvre et approximative, multiplication des tableaux pour donner un effet zapping tendance. Les gags deviennent grotesques lorsque se croisent la musique classique et le Hip - Hop (comme s'il suffisait de relier des contraires pour que cela prenne sens!).

 La bible du spectacle confirme mon propos : «  La passion des brassages est aujourd’hui la plus efficace des clés du succès…Mais il est peut-être déjà temps d’en questionner le sens ». Il fallait quand même oser: une critique du spectacle au sein même de sa promotion!

En 1999, « Danse à Aix » invitait Joseph Nadj, Daniel Larrieu, Nacho Duato…Je garde espoir pour la suite de l’édition 2005 au regard de la prestation de ce soir, vide de sens mais si « populaire » (à lire la présentation complète du spectacle sur le site de "Danse à Aix"...http://www.aix-en-provence.com/danse-a-aix/festival/perlay.htm)

A lire sur le même sujet: le bilan de l'édition 2005 du Festival "Danse à Aix".

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25 juillet 2005 1 25 /07 /juillet /2005 00:00

 

Elle a pour elle la Cour d’Honneur, une excellente réputation de chorégraphe et un public à priori acquis ! Mais voilà, tout s’effondre avec « Frères et sœurs » dans un contexte de défiance à l’égard de la Direction du Festival d'Avignon.

Ce dimanche soir est morose ; la cour n’est pas au complet et je sens un public démotivé à l’égard d’une création tant décriée par la presse. Il y a de quoi…Le thème de la fratrie est complexe pour chacun d’entre nous ; Mathilde Monnier aurait pu nous parler, nous émouvoir. Or, elle s’enferme dans une vision violente articulée autour du pôle amour – haine. Tout au long du spectacle, je cherche une émotion (je suis d’une famille de 7 enfants) ; mon corps est statique et je m’étonne d’être aussi absent. Les danseurs se donnent mais semblent en dehors du message (énigmatique) de Mathilde Monnier.

Je quitte la Cour…Karolina, Peggy, Eric et Mathilde venus motivés sont dépités. Le débat s’engage avec d’autres spectateurs mais la fatigue s’installe…

Une soirée où notre groupe cherchera une dynamique à l’image de la fratrie de Mathilde Monnier. Tout est vraiment lié !

A lire le bilan du Tadorne sur le festival d'Avignon 2005.

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24 juillet 2005 7 24 /07 /juillet /2005 00:00

Il est 22h et le public se presse lentement au Cloître des Célestins pour assister au spectacle de Christian Rizzo « Soit le puits était profond, soit ils tombaient très lentement, car ils eurent le temps de regarder tout autour ». La rumeur fait état d’une violent colère du public ! Je me sens prêt à accueillir un spectacle conceptuel, sans texte, à peine dansé.

 

Et puis…Un miracle…une création devant mes yeux accompagnée d’une musique rock – jazz, d’une danse qui soutient les modifications de l’espace. D’un monde linéaire symbolisé par la scène carrée, Rizzo modifie l’espace scénique en un nouveau monde où tout disparaît pour réapparaître ; tout est horizontal, en lien, quand un bouge, tout bouge. Même les objets ont une âme. Comme chez Castellucci, les forces du mal sont symbolisées par des danseurs dont on ne voit plus les visages et qui enterrent des corps dans des petites fosses. Une toute petite partie du public se lève…

 

Mon corps ne tient plus en place tant je suis happé par cette création. Un clown arrive (le même que chez Jan Fabre ?!) et j’assiste au nouveau monde…J’ai envie de descendre sur scène…Je frissonne, je me tord…et ce matin, je n’arrive plus à écrire…Cela ne s’explique plus.
En ce dimanche matinal, je me sens si différent, prêt pour de nouvelles expériences. Avec l’espoir que du puits naîtra le fleuve…

 

Date à venir:

Le Havre le 13/05/2006
http://www.levolcan.com/

 

A lire le bilan du Tadorne sur le festival d'Avignon 2005.


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17 juillet 2005 7 17 /07 /juillet /2005 00:00

 


C’était programmé mais cela tombait plutôt bien. Après  six jours passés en Avignon, il fallait bien une pause pour me réconforter après les spectacles "douloureux" du Festival.

Angelin Preljocaj est toujours là quand il faut. C’est lui qui m’a fait aimer la danse un soir d’Avignon en 1998. C’est lui qui, en 2005 avec « Les 4 saisons… », m’offre mes premières émotions enfantines de l'été. C’est donc un très beau spectacle auquel assiste le public de Châteauvallon. Sa collaboration avec le plasticien Fabrice Hyber fait merveille ; jamais Preljocaj n’aura autant célébré le corps de façon aussi créative. Jugez plutôt le casting: les petits hommes fluos, l'homme éponge, les nounours cosmiques, les herissons amoureux, les soldats dansants, le Roméo et ses Juliettes, ...Tous ces personnages communiquent dans un décor de liens, de liants et de lumières pour mieux transformer les corps et les émotions.

Encore une fois, les frontières entre les disciplines tombent : Avignon fête la danse dans le théâtre, lui-même englobé dans la vidéo et l’art performance ; Frédéric Flamand du Ballet National de Marseille joue la rencontre de la danse avec l’architecture dans "La cité radieuse". Ce n’est donc plus le temps du « ou » mais du « et ». A ces rencontres là, Angelin Preljocaj est un orfèvre.

Je quitte Chateauvallon à minuit 30 et la lune m’accompagne jusqu’à Aix en Provence, ville d’accueil de Preljocaj. Toulon et Chateauvallon ont perdu un magnifique chorégraphe au temps du Front National  ; j’ai gagné les saisons du plaisir.


 

 

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16 juillet 2005 6 16 /07 /juillet /2005 00:00

La chaleur est insoutenable. Je quitte la ville pour m’enfermer dans ma voiture et parcourir la campagne avignonnaise en direction de la Carrière de Boulbon…

Il est 20h30…J’adore ce lieu. Je l’associe à de nombreux souvenirs de théâtre (Philippe Caubère, Pipo Delbonno,…). C’est alors qu’apparaît Marie-José, sa sœur et Anita, son amie Suisse avec leur panier de pique – nique. Il s’agit d’être au premier rang. Le dialogue s’instaure avec Olivier, personnel d’accueil du Festival et d’autres spectateurs. J’aime ces moments d’échanges improvisés, passionnés et souvent drôles…

 

Nous sommes donc au premier rang pour assister à la dernière création du chorégraphe Wim Vandekeybus, « Puur ». Il y est question de mémoire, de souvenir, d’une communauté isolée dans un monde après la catastrophe. Les scènes sont souvent violentes, les danseurs forment un beau collectif sur une musique magnifique. Le film projeté pendant les danses perturbe et brouille le spectacle. Il rajoute de la métaphore sur de la métaphore elle-même juxtaposée à du texte…Le spectacle dure 2h10 et perd de sa force...A trop vouloir montrer ses talents de chorégraphe, d’auteur et de cinéaste, Vandekeybus noie son propos là où le collectif suffisait. J’applaudis, sans plus, frigorifié….

C’était une journée de chaos…Il est 2h du matin et j’ai envie de chocolat

Je rêve d’un spectacle de douceurs en Avignon…qui m’envelopperait d’amour...Un spectacle où je ne serais plus passif, prompt à re cev oir toute cette violence mais où l’interaction avec les artistes participerait à un monde meilleur…


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A lire le bilan du Tadorne sur le festival d'Avignon 2005.

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5 juillet 2005 2 05 /07 /juillet /2005 00:00


Dimanche 2 juillet ; Marseille;  22h…J'ai rendez-vous avec Anne Teresa de Keersmaeker. Cela se voit...D'un pas décidé, j'arpente le parc Henri Fabre, heureux de commencer mon périple festivalier et de retrouver l'univers complexe de cette chorégraphe. Elle  a toujours eu le talent de relier avec humour ce qui s'oppose. J'ai besoin de relliance au moment où la France s'enferme dans les oppositions, où tout semble se cliver si vite.
Soudain, sur le chemin qui me menait vers l’entrée, je rencontre A. (une connaissance professionnelle) et son amie. Elles souhaitent vendre leur place au regard de leur immense déception après la prestation du "Nederlands Dans Theater" . La danse doit être dansée et les passerelles vers la vidéo ont visiblement perturbées mes interlocutrices ! Je décide donc de les dissuader et de faire connaissance avec Anne Teresa de Keersmaeker,  au langage chorégraphique si particulier! Cet aparté avant le spectacle me met dans un drôle d’état d'esprit…Quel est le public de ce festival ? Que vient-il chercher ? Soudain me revient la pièce de Jérôme Bel (« The show must go on ») jouée au théâtre des Salins à Martigues l’hiver dernier. Il avait interrogé, avec brutalité, ce rapport entre le public et les artistes. Mais je m’égare…quoique…
Installé, je me retrouve entouré de personnes qui manifestement se connaissent professionnellement J’apprends, au détour d’une conversation, que leur entreprise est mécène du festival…Je crains le pire….Mais pourquoi viennent-ils voir Anne… ??

« Raga for the Rainy Season » commence. Sur une musique d’un raga indien, me voilà hypnotisé pendant 60 minutes, où 9 danseurs (dont un homme) accompagnent cette musique si étrangère à nos oreilles d’occidentaux. Les mouvements sont chaotiques, désordonnés et en même temps construits. Tout nous invite à relier, à avoir l’œil sur cette immense scène, à suivre avec enchantement le jeu des danseurs avec leur jupe blanche. Je m’étonne de me laisser aller à ce point même si je ne ressens paradoxalement que peu d'émotions. Anne Teresa de Keermaeker a créée une œuvre beaucoup plus hermétique, moins légère car elle interroge notre aptitude à nous laisser porter par le chaos.

D’Inde, nous sommes projeté dans l’univers du Jazz de John Coltrane pour le deuxième spectacle (« A love supreme »). 4 danseurs toujours en blanc; deux hommes, deux femmes. Un homme, grand et svelte, illumine ce spectacle par sa force et la complexité de ses mouvements…Il est le Jazz ! Les 3 autres ne ressentent pas la puissance de cette musique et cela se voit. J’assiste à un quartet en perte progressive de vitesse où chacun fait sa performance, comme dans un spectacle de hip hop.

Le public applaudit mollement, déboussolé par ces deux univers si éloignés. J’ai le sentiment qu’au lieu de se compléter, ces deux spectacles s’annulent ou s’opposent (les réactions du public à la sortie étaient éloquentes : « lequel des deux as-tu préféré ? »).

Mais le contexte a joué. Ces deux pièces étaient – elles adaptées au festival de Marseille et à son public ? Que vient-il chercher alors que mes voisins ont fait preuve tout au long du spectacle de leur mauvaise humeur…et de leur irrespect envers une œuvre artistique.

Que vient chercher ce public ?

Je ne revois pas A. et son amie. Satisfaites ou remboursées ?

 

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1 juillet 2005 5 01 /07 /juillet /2005 00:00
 
Départ d'Aix en Provence à 20h30 pour le Festival de Marseille. Le "Nederlands Dans Theater" est à l'affiche ce soir. Je décide de passer par la corniche...Le spectacle est merveilleux: la mer est déchaînée et les couleurs du coucher du soleil me font oublier cette journée marquée par les feux de forêt (2h pour faire Avignon - Aix!).
Arrivée au Parc Henri Fabre, une jeune femme m'informe que le spectacle est annulé à cause du mistral..."pour raison de sécurité". Je suis un peu étonné...À cette heure précise, le mistral est en perte notable de vitesse, comme prévu par Météo France. Mais surtout, j'ai encore le souvenir de spectacles de danse dans la cour d'honneur en Avignon qui n'ont jamais été annulés pour cause de mistral!
Dimanche, voyage en Belgique avec Anne Teresa De Keersmaeker, toujours au festival de Marseille. Le mistral aura disparu pour se préparer sûrement à envahir la Cour d'Honneur dès le 8 juillet!
Je repars, frustré, voyant dans cette annulation un signe...Mais lequel? Je m'amuse à faire des liens: le Nederlands Dans Theater - Festival de Marseille; Pays - Bas - France; "non" - "non"...Le référendum laisse des traces...Je suis fatigué...
A dimanche..

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