L’heure du bilan du Festival d’Avignon n’est pas encore venue…Mais un fait s’impose. Je n’ai pas écrit sur tout ce que j’ai vu. Et pour cause.
Je n’ai pas écrit sur «My fait Lady, un laboratoire de langues» de Christoph Marthaler. J’ai pourtant hurlé de rire pendant près de deux heures. Mais ma joie était un cache-misère. Le sens de cette pièce a glissé à l’image de cette scène où une actrice descend l’escalier sur la rampe…Était-ce bien opportun d’inviter une fois de plus Christoph Marthaler au festival ?
Je n’ai pas écrit sur "15%" de Bruno Meyssat. Pourtant, j’étais déterminé à le faire. Mais cette vision poétique de la crise de subprimes m’a épuisé tant j’ai cherché le sens de chaque image, de chaque tableau. Tout s’est empilé sans que je puisse trouver une trame dramaturgique qui m’aurait aidé à écrire. Bruno Meyssat et ses acteurs ont beaucoup travaillé pensant probablement que nous étions aussi en recherche sur le sens de cette crise. À une nuance près…nous n’y comprenons rien.
Je devais écrire sur «Un ennemi du peuple» d’Henrik Ibsen, mis en scène par Thomas Ostermeier. Mais de jour en jour, je n’ai pas trouvé utile de me mettre au travail ! J’ai détesté la manière dont Thomas Ostermeier s’est emparé du propos d’Ibsen pour nous faire croire qu’il était sien en manipulant le public lors d’une séquence de théâtre participatif assez pitoyable. Dans le roman d’Ibsen, le docteur qui révèle la bactérie présente dans les eaux des Termes de la ville est accusé de fascisme alors qu’il interpelle ses concitoyens dans un meeting. Lorsque Thomas Ostermeier rallume la salle et nous fait participer, il sait à l’avance que la question du fascisme sera abordée. Par contre, que se serait-il passé s’il avait déplacé le propos : «Que deviendrait Avignon sans le festival si une nouvelle grève des intermittents le menaçait?». Il est fort probable qu’Ostermeier serait descendu de son trône pour préserver ce qui pourrait l’être. «Un ennemi du peuple» démontra une fois de plus la représentation que se fait une certaine caste du système «culturel» : le public est une masse informe au service d’un modèle d’autorité épuisé.
Mais nous avons écrit sur:
Olivier Dubois / Au Festival d'Avignon. Secoué.
Nicolas Stemann / Rupture de contrat avec le Festival d’Avignon.
Roméo Castellucci / Au Festival d’Avignon, incritiquable Romeo Castellucci.
Terne bilan chorégraphique au Festival d’Avignon.
Markus Öhrn / Choc au Festival d’Avignon.
Jérôme Bel / Au Festival d’Avignon, l'art brut de Jérôme Bel.
Sidi Larbi Cherkaoui / Au Festival d'Avignon, les trop jolies «Zimages» de Sidi Larbi Cherkaoui.
Sophie Calle / Au Festival d’Avignon, Sophie Calle: la traversée d’un continent intérieur.
Simon McBurney / Au Festival d'Avignon, la Cour dans tous ses états...
Simon McBurney / Au Festival d’Avignon,“Sympathy for the Devil”...Les Rolling Stones.
Au Festival d’Avignon, l’inquiétante dérive d’un certain théâtre français.
Camille / Ce soir au Festival d’Avignon, la lumineuse Camille.
Steven Cohen / Au Festival d’Avignon, Steven Cohen, vertigineux petit rat des camps…
Régine Chopinot / Au Festival d’Avignon, la triste colonie de vacances de Régine Chopinot.
Mitia Fedodenko / Au Festival d’Avignon, Hamlet, le vrai.
Katia Mitchell / Au Festival d’Avignon, l’ennui comme seule violence.
Lina Saneh et Rabih Mroué / Au Festival d’Avignon, tragique Liban, vital Facebook.
Simon McBurney / Au Festival d’Avignon, l’effondrement.
William Kentridge / Sale temps au Festival d’Avignon.
Pascal Bély – Le Tadorne.